Ne prenez pas la vie trop au sérieux ! De toute façon, vous n'en sortirez pas vivant...
Dans le billet précédent, vous avez pu prendre possession de ma devise que je ferai graver en épitaphe pour l'avenir - ne prenez pas la vie trop au sérieux ; de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant !
Moi aussi, je vous lance mon introvitation pour méditer sur le temps qui passe et ce que chacune en fait.
D'où l'impérieuse invitation de Sénéque à reprendre possession de soi-même :
"Reprends
possession de toi-même : le temps qui jusqu’ici t’était ravi, ou dérobé, ou que tu laissais perdre, recueille
et ménage-le. Persuade-toi que la chose a lieu comme je te l’écris : il est
des heures qu’on nous enlève par force, d’autres par surprise, d’autres
coulent de nos mains. Or la plus honteuse perte est celle qui vient de négligence
et, si tu y prends garde, la plus grande part de la vie se passe à mal faire, une
grande à ne rien faire, le tout à faire autre chose que ce qu’on devrait...
Le temps
seul est notre bien. C’est la seule chose, fugitive et glissante, dont la nature nous livre la propriété ; et nous
en dépossède qui veut. Mais telle est la folie humaine : le don le plus
mince et le plus futile dont la perte au moins se répare, on veut bien se croire
obligé pour l’avoir obtenu ; et nul ne se juge redevable du temps qu’on lui donne,
de ce seul trésor que la meilleure volonté ne peut rendre..."
Comme le fil de l'échevette qui file entre nos doigts pour glisser à travers l'étroit chas de l'aiguille et s'enfiler sur le grand canevas de la vie, le temps s'inscrit sans retour possible dans nos gestes et nos paroles. Nos ouvrages nous survivront certainement, bien à l'abri sous un cadre ou monté en coussin. Notre nom sera absent, pire ignoré et le travail manuel vieilli de quelques années supplémentaires. Comme ce glazic de ma confection qui semble surgir d'un temps révolu des coiffes de dentelle et des pêches miraculeuses, encore merci à Catherine de m'avoir entraîné dans les contrées breton-nantes de la broderie traditionnelle du pays de Cornouailles. A quand un Atelier Nomade complétement à l'ouest dédié au glazic ?